" Il existe quelque part au Nord une contrée merveilleuse. Cet Eden, d'ailleurs interdit par une haute chaîne de montagnes, les monts Hyperboréens, d'où s'écoulent les fleuves et le temps, est habité par une race sacrée, une surhumanité qui ne connaît ni la maladie, ni la vieillesse, ni la mort, et vit sans labeur ni combat, dans un état de sagesse et de bonheur perpétuels." (p.15)​​​​​​​​​​​​​​
Estuaire de la Thjórsá
Estuaire de la Thjórsá
Rivière tressée de Sandvatn
Rivière tressée de Sandvatn
" La durée de la lumière y était de vingt-quatre heures et le soleil ne quittait pas l’horizon. C’était la dernière du monde habitée, et aussi le nœud de phénomènes divergents, d’une sorte de confusion, ou d’union, primordiale des éléments ; car les montagnes neigeuses y crachaient des flammes, la mer où dérivaient des glaces y bouillonnait brusquement sous le choc des masses incandescentes, et au-delà il n’y avait plus rien. […] Cette fois les vraies bornes du monde, la couche du Soleil, le terme des voyages mystérieux d’Apollon-Hélios, l’Île Hyperboréenne, Thulé, brumosa extrema ; la Thulé de Pythéas. L’Islande." (p.27)
En vue du volcan Herðubreið (1962)
En vue du volcan Herðubreið (1962)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
Highlands près de Herðubreið (2022)
Highlands près de Herðubreið (2022)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
En vue du volcan Herðubreið (2022)
Sur les traces de Samivel, il y a d’abord les couleurs, la réconciliation entre ce qu’il nous montrait et ce qu’il nous comptait. Il fallait suivre les traces, trouver là où elles s’arrêtaient, et illuminer ces prises de vues monochromatiques avec toutes les teintes l’Islande. C’est un jeu de cache-cache patient avec le soleil entre les nuages. De temps en temps, et le temps d’un instant, la lumière dorée frappe les parois rocheuses, la surface de l’eau, le grain du sable et le manteau de neige. Elle révèle des couleurs sorties d’un autre monde, celui décrit par Pythéas et que personne ne croyait. C’est un assemblage de couleurs, de textures et de matières unique. C’est une échelle démesurée aux changements de décors radicaux et aux géométries improbables.  Comme si un peintre avait fait tomber sa palette à terre et que le résultat fût harmonieux et divin. ​​​​​​​
Dyrhólaey (1962)
Dyrhólaey (1962)
Dyrhólaey (2022)
Dyrhólaey (2022)
Plage de Dyrhólaey (1962)
Plage de Dyrhólaey (1962)
Plage de Dyrhólaey (2022)
Plage de Dyrhólaey (2022)
Plage de Dyrhólaey (2022)
Plage de Dyrhólaey (2022)
" À l’échelle inhumaine des géologues, c’est à présent qu’elle vient de jaillir de l’abime au milieu de tourbillons et d’écumes, sous la pression formidable des incandescences ; et ses formes tourmentées, irradiantes, ont quelque chose d’explosif, avec les caps projetés loin en plein océan, séparés par la fosse des fjords. Au sud seulement les glaciers ont laminé les laves, et les contours s’amollissent sous des nappes de limon. Mais ailleurs le temps est en défaut, et l’érosion a peine entamée. Un monde neuf, aigu, tout juste sorti du four, en pleine cristallisation, avec des falaises découpées a l’emporte-pièce, des colonnades, des donjons, des pyramides a degrés, des dallages minutieux, des jardins de blocs, les réseaux encore apparents d’une architecture instinctive de la matière qu’au terme d’une longue évolution l’intelligence a fini par retrouver, par imiter." (p.44)
Canyon de Stuðlagil (2022)
Canyon de Stuðlagil (2022)
Falaise Basaltes Breidafjördur (1962)
Falaise Basaltes Breidafjördur (1962)
Colonnes basaltiques de Reynisfjara (2022)
Colonnes basaltiques de Reynisfjara (2022)
"Des volcans mal endormis expulsant d’un coup à quarante kilomètres de hauteur un torrent vertical de flammes et de scories. Un sol fendillé ou fusent des jets de vapeur à haute pression. Une espèce de fougue primordiale des eaux, du vent, des nuages, des couleurs projetées a l’état pur sur le ciel et les horizons : noirs, ocres, soufres, pourpres, verts de cuivre, d’athanors, de pierres philosophale." (p.44)
Sources chaudes Hvéradalir (1962)
Sources chaudes Hvéradalir (1962)
Sources chaudes Hvéradalir (2022)
Sources chaudes Hvéradalir (2022)
Sources chaudes Hvéradalir (2022)
Sources chaudes Hvéradalir (2022)
Solfatares de Námafjall (1962)
Solfatares de Námafjall (1962)
Solfatares de Námafjall (2022)
Solfatares de Námafjall (2022)
"À la côte, l’océan s’effondre avec tonnerre sur des plages peintes de nuances éclatantes ou funèbres, bat et contrebat des promontoires tourbillonnants d’oiseaux. Au fond des fjords les phoques se chauffent au soleil parmi les herbes longues et les nids d’eiders. Les saumons giclent sur le dos des cascades et les hommes tirent de la mer des collines de poissons, des montagnes de baleines. Telle est encore l’Islande, l’Islande naturelle. Telle était a peu près l’Islande qu’ont épousée voici plus de mille années Ingólfur Arnarson, et les autres." (p.45)
Drangey île de Grettir (1962)
Drangey île de Grettir (1962)
Îles Vestmann (2022)
Îles Vestmann (2022)
« Il y avait l’Islande lyrique des couleurs, des dômes de cristal, des landes fleuries, des cygnes, des écumes ; celle des débâcles primitives et des tempêtes de ténèbres. Et aussi celle des hommes. Au fond des fjords, dans les vallées dépouillées d’arbres, aux horizons d’épure rigoureuse, les métairies s’enfonçaient dans le sol comme des taupinières, avec leurs dépendances, signalées de loin par les colonnes de vapeur des sources chaudes. Les hameaux étaient plus rares encore qu’aujourd’hui. Rien que des domaines isolés par des heures et parfois des journées de cheval ou de bateau. Chacun avec des frontières naturelles de montagnes et de rivages formait le noyau d’un petit univers qui devait se suffire à lui-même, sous peine de mort ». (p.80)​​​​​​​

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